En cinq siècles, le monde n’a pas changé. « Qui paie ses dettes s’enrichit ». Ce bon vieil adage si bien connu, prête souvent à sourire, car on l’utilise généralement quand on rembourse, un peu forcé, une dette à un ami. Mais, en traversant les siècles, ce dicton décrit certainement une part de vérité que je vous invite à découvrir.
Epargne et crédit, les deux facettes de son patrimoine
Tout d’abord il faut être conscient que le crédit n’est que de l’épargne à l’envers. L’acte d’épargne consiste à mettre aujourd’hui de l’argent de côté pour assouvir une envie ou réaliser un rêve qu’on effectuera plus tard.
Le crédit a exactement le même but. C’est celui d’acquérir aujourd’hui un bien ou une envie qu’on paiera plus tard. Et il n’y a pas de bon ou mauvais crédit comme il n’y a de bon ou mauvaise épargne. Il y a peut-être de mauvais choix dans les supports. Ainsi épargne et crédit sont les deux facettes de la même pièce de la construction de son patrimoine.
Le crédit, outil patrimonial
C’est pour cette raison que les conseillers en gestion de patrimoine sont parfois amenés à vous parler de crédit patrimonial. On utilise alors le crédit, non pas comme un outil affreux et honteux destinés aux « sans-dents » (selon une expression qui a eu en son époque un certain succès), mais au contraire comme un outil de gestion de son patrimoine qu’il faut savoir arbitrer et ou restructurer. On peut l’arbitrer si on a contracté à de mauvaises conditions par rapport à celles qui existent en ce moment. On peut le restructurer si on a trop de crédits aux mêmes échéances (trop nombreux crédits revolving). On peut encore être addictif aux crédits à la consommation de peur de manquer.
Les bons crédits
Mais le crédit est destiné avant tout pour construire : le crédit immobilier ou bien encore le crédit relais. Autre exemple de bon crédit, si on a un PEA qui a 4 ans d’antériorité avec des plus-values conséquentes, il est préférable de s’endetter en nantissant son PEA au lieu de le clôturer et payer des impôts alors qu’il suffit d’attendre calmement la cinquième année.
Il y a encore beaucoup d’autres exemples de bons crédits qui peuvent vous enrichir :
– demander une avance de trésorerie sur une assurance-vie,
– refinancer un compte courant d’associé,
– utiliser un crédit in fine pour acheter des parts de SCPI,
– mettre en place un crédit réméré, pour rester chez soi.Cette liste est encore longue.
Il appartient au CGP, Conseiller en Opérations de Bourse et Services de Paiements (COBSP) de vous conseiller de vous endetter ou pas, pour protéger ou compléter votre patrimoine.
C’est donc bien de cette façon qu’il faut comprendre « Qui paie ses dettes s’enrichit », sans oublier le petit astérisque du bas de page : « Un crédit vous engage et doit être remboursé. Vérifiez vos capacités de remboursement avant de vous engager ».